Incivilités à Saint-Perlipopette-les-Bleuets

Oui, certaines dégradations, incivilités « classiques » sont perpétrées. Oui, pour certaines, les administrés s’en plaignent. Un viol n’est pas toujours bien accueilli. Oui, ce n’est pas acceptable. Mais dans le Gard rhodanien, des maires annoncent d’entrée de jeu : « Nous restons privilégiés ». À Saint-Perlipopette-les-Bleuets,  Jean-Victor Vertuchon raconte : « En 2010, des événements avaient agacé. C’est normal, la population n’est pas encore habituée. Aujourd’hui, ça s’est calmé, on ne déplore chaque jour qu’un ou deux morts par arme blanche. Par contre, régulièrement, des petits actes d’incivilités plus bêtes que méchants sont à regretter : paf un traumatisme crânien, pif un poumon perforé. Évidemment ça agace ».

Mardi soir, non loin de l’église Saint-Corneguidouille, ce sont deux jambes et une tête qui ont été retrouvées au bord du canal. Même si rien de probant ne permet de l’affirmer, la police s’orienterait sur la piste d’une bêtise d’enfant. Pour dénouer ce forfait, les policiers n’ont qu’un stylo à billes et la conviction qu’il s’agit de jeunes: « Nous avons l’habitude des facéties des gosses du quartier, ils sont sacrément espiègles, vous savez. Récemment, on a encore subi une attaque au mortier et notre commissariat a été brûlé. ». C’est dans cette même commune que le mois dernier quelques fanfarons avaient malencontreusement fauché une vingtaine de paroissiens en jouant avec une kalachnikov. Hier midi, une poignée d’habitants ne supportant plus ces innocentes facéties ont manifesté avec des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « Sauvez-nous ». La manifestation d’extrême droite a été réprimée dans le sang et dénoncée par l’imam, homme de paix, qui déplore une « stigmatisation honteuse et nauséabonde ». Selon la mairesse de Trifouilli-les-Canetons, commune où « toutes les communautés vivent bien sûr en parfaite harmonie », les habitants ont bien encaissé la nouvelle: « Cette manifestation est choquante mais elle nous rappelle combien le vivre ensemble est fragile. ». Elle aussi a la conviction que les restes découpés ne sont que des « actes de bambins qui ne relèvent pas d’une mauvaise intention ». Mais cette espièglerie aura quand même un coup : la municipalité pourrait perdre son label eco-bio-fleuri.

Laisser un commentaire